Après 6 mois d’Enzalutamide (Xtandi) le PSA baisse.

20 mars 2014

Il aura fallu plus de 6 mois de traitement pour faire baisser ce foutu PSA, et encore quand je dis baissé, je reste prudent. Le taux est tombé à 57.40 alors qu’il naviguait depuis quelques temps aux alentours de 100, mais ce n’est que le résultat ponctuel d’une prise de sang. Sans vouloir être pessimiste, ce n’est pas la première fois que mon taux de PSA fléchi avant de rebondir. C’est en général le signe de la fin d’un traitement, donc nous allons attendre la confirmation de cette baisse dans 1 mois.
Le traitement m’a également apporté autre chose, je suis fatigué comme je ne l’ai jamais été, un début d’anémie causé par les déséquilibres chimiques induits.
La qualité du carburant, mes globules rouges, n’est plus la même, du coup, je fonctionne au ralenti. L’anémie se traduit principalement par une fatigue chronique et un manque d’entrain à faire quoique ce soit, tout me parait difficile voir insurmontable. Je suis dans l’état d’un décalage horaire important alors que le voyage n’est que dans mes rêves pour le moment. On va être obligé de passer chez le toubib pour prendre une dose de plus.
C’est impensable la quantité de médocs que je dois ingurgiter, moi qui ne prenais qu’une aspirine tous les 10 ans.
Plus on en prend, plus il en faut d’autres pour corriger les effets secondaires. C’est très pesant pour rester dans des termes littéraires.

Les malades du cancer dopés à l’E.P.O

18 mars 2014

J'ai appris à ma plus grande surprise par la compagne d’un camarade de douleur que l'anémie causée par les traitements contre le cancer pouvait être jugulée par des injections d'E.P.O. Popularisé par des sportifs peu scrupuleux pour ces propriétés dopantes, les protéines érythropoïétiques (E.P.O) stimulent la production d’hémoglobine.

Avec cette meilleure production d’hémoglobine, les cancéreux qui subissent des traitements lourds de type chimio, peuvent combattre plus efficacement l’anémie induite par leurs traitements. L’E.P.O corrige le taux d’hémoglobine du malade en réduisant les besoins en transfusions. Cette méthode est utilisée en cancérologie depuis 1990, et donne des résultats de qualité.

Elle présente moins de risques que les transfusions de globules rouges, et permet une correction plus durable de l’anémie. Ce traitement est administré par injection sous-cutanée. Généralement bien toléré, il améliore considérablement la qualité de vie de ces malades.

Malheureusement ce traitement de "sportif" pour lutter contre l'anémie qui est la source principale de la fatigue chez le malade du cancer ne peut pas être généralisé.
Un grand nombre de médocs que nous ingurgitons, ont comme effet secondaire des risques d'hypertension et, avec l'E.P.O, il y a déjà un risque d'hypertension artérielle et d'une augmentation de la viscosité sanguine (un plus grand travail du cœur est alors nécessaire). Pour moi, ce sera donc simplement du magnésium et des siestes.

Vivre avec son cancer sans cortisone

12 mars 2014

C’est bien entendu en toute confiance que tout à chacun va écouter son toubib et prendre souvent sans trop comprendre la dose de médocs qui sera prescrite, et un matin en se regardant dans la glace, il y aura une transformation trop évidente, un changement inacceptable, un inconfort trop présent. Comme chaque malade, j’ai ma part de docilité par rapport aux prescriptions médicales et depuis deux ans j’ingurgite tout ce qui me permet de gagner du temps sur la bête. Il y a les médocs totalement incontournables qui sont au cœur du traitement contre le développement du cancer, pour mon cas c’est l’Enzalutamide (Xtendi) et il y a les médocs de « confort ». Je viens de faire un choix qui ne durera peut être pas mais qui à court terme m’offre beaucoup plus de respect pour moi-même. De ma propre initiative, j’ai arrêté de prendre de la cortisone qui m’apportait plus d’effets secondaires que de bien être.

Les résultats ne se sont pas fait attendre. Au troisième jour, je commençais sérieusement à dégonfler, soudainement, je pouvais de nouveau me plier en deux pour faire mes lacets. L’ensemble du corps s’est mis à dégonfler et ma mobilité en a tiré les bénéfices très rapidement. Je découvre quelques points de douleurs, mais des douleurs tout à fait supportables.

Ça va également me permettre d’évaluer la progression des douleurs, plutôt que de vivre la maladie en aveugle et de tomber de ma chaise le jour où l’évolution aura trop pris le pas sur mes possibilités de défense. Je ne suis pas masochiste pour deux ronds, mais si je ne peux pas percevoir ces points sensibles, je ne pourrais pas mettre en alerte à temps mes toubibs qui comme je l’ai expliqué dans un précédent message ne consacrent qu’un temps limité par patient.

Le confort passe par là, c’est un choix que je fais en toute conscience, faire une grimace en tendant le bras pour attraper le pot de confiture sur l’étagère ou faire la gueule en se regardant dans la glace ou en tentant de faire mes lacets avec des contorsions dignes d’un hippopotame qui enfile ses baskets. Ce n’est pas que le souci de l’aspect physique, c’est vraiment un choix de vie entre continuer à bouger normalement, à vivre, ou attendre docilement sans la moindre douleur la fin du voyage.